Au fil des ans, de nombreuses organisations avec lesquelles nous avons travaillé ont été surprises d’apprendre que nous accordons beaucoup plus d’importance à la stratégie et au contenu qu’aux visuels (et pourtant, nous sommes une entreprise de design !) et c’est pourquoi nous avons décidé d’expliquer ici notre méthodologie et la philosophie qui la sous-tend, comme référence future. Cet article explique, de manière résumée, le processus standard de création et de mise en œuvre qui se produit lorsque idéemarque mène un projet « contenu et design » du début à la fin, qu’il s’agisse d’un site Web ou d’un document complexe prêt à imprimer (ex : un rapport annuel, un guide produit, une plaquette commerciale et marketing, une présentation impactante à fort enjeu, etc.), que ce soit fait avec votre équipe ou la nôtre (en tout ou en partie).
Pour la plupart des gens, il peut être surprenant (et parfois contre-intuitif) de nous entendre dire que nous ne voulons pas toucher au design tant que tout le reste n’est pas défini, mais cela vient de notre expérience variée en gestion logistique et en gestion de produits. Certains d’entre nous avons notamment géré des projets d’ingénierie logicielle dans le passé, et nous savons avec certitude que certains types de ressources ont des coûts et des délais bien différents des autres, d’où notre approche non conventionnelle pour nos services d’agence de création et gestion d’image de marque. Au fil de votre lecture de cet article, vous verrez que chaque pièce de la chaîne s’enclenche de façon logique.
Soyez avisé(e) que cet article est le reflet des processus mentaux de Jean-François (ci-après surnommé Jeff), et il est rédigé sur un ton assez… décontracté. Laissez votre pudeur au rancart et accrochez-vous à vos jetpacks et détonateurs télécommandés, car nous allons faire usage de tactiques non conventionnelles et on ne craint pas les manœuvres à haute altitude.
Alors, c’est quoi la recette, Jeff ?
Le « flux » des étapes (ou « phases » ou « jalons ») se déroule généralement comme suit, chaque étape ayant souvent son propre sous-groupe de spécialistes assignés :
- Stratégie : planification et collecte d’informations auprès du client, les objectifs et la portée de l’ensemble du projet, ce qui est et n’est pas souhaité. Si vous ne savez pas exactement à qui vous parlez, pourquoi et comment, et où vous devez vous arrêter, vous jouez à la lotterie.
- Architecture de l’information : nous établissons l’ontologie et le squelette du site Web ou du document (ex.: rapport annuel ou brochure) ; c’est-à-dire quelles pages sont nécessaires et à quoi ressembleraient les menus (pour les sites Web) et la structure des sections. L’idée est de déterminer les besoins en contenus et de prévoir le trajet du lecteur ou du visiteur.
- Création et collecte de contenu : dans le flux de travail d’idéemarque, le texte doit être coulé dans l’béton en premier, avant les images et le design. Cela n’empêche pas nécessairement la collecte et la création de contenus visuels en même temps, en particulier la recherche préliminaire (ex : moodboards, analyse de la concurrence et de l’état de l’art), mais le fait est que si vous passez votre temps à tout illustrer dans le détail, et écrivez le texte « ensuite », il y a de fortes chances que votre texte ne rentre jamais (ou force votre design à être refait pour correspondre au texte). Alors, épargnez-vous la coûteuse refonte et bétonnez les textes en premier, si possible. De plus, vos équipes de rédaction de contenu et de traduction devraient travailler main dans la main (s’il ne s’agit pas de la même personne) en même temps, dès le départ, afin de repérer les problèmes culturels, linguistiques ou de localisation avant de faire le design final. Vous ne voulez surtout pas avoir à « corriger tout ça en post-production ».
- Wireframes de mise en page : maquettes conceptuelles de faible détail visuel (pas de haute fidélité) qui illustrent comment le texte sera organisé visuellement dans chaque page, et où les images/vidéos/widgets/etc. devrait aller, à la fois dans les formats de bureau et mobiles. Le but est de repérer dès le départ les problèmes d’ergonomie et de flot de navigation, pas de perdre du temps à dessiner de jolis détails.
- Graphisme : l’équipe de conception (illustrateur, graphiste, photographe, vidéaste, typographe, etc.) se déchaîne ensuite pour créer tous les éléments visuels qui seront utiles à la personne qui fait le développement/intégration du site Web ; en plus des éléments d’image individuels, cette équipe réalise des maquettes « haute fidélité » (à partir des wireframes) qui peuvent être examinées et approuvées avant que le pauvre bougre d’intégrateur n’ait à transformer tout ça en code fonctionnel.
- Intégration Web : un « intégrateur » (ou développeur, selon le niveau de complexité) transforme les maquettes et les actifs en pages Web réelles (principalement à grands coups de CSS + WordPress ou Tiki ou HTML + Javascript, ou tout autre technologie utilisée). En gros, on dit au développeur : « Tiens, Astérix, prends cette gourde de potion magique, tu en auras besoin. », on leur donne une grosse caisse de bière ou de kombucha (ou les deux) et ils ne sont pas autorisés à sortir de la cave tant qu’ils n’ont pas un site Web fonctionnel ou un serveur incendié!
- Validation finale et déploiement : si tout s’est bien passé lors des étapes précédentes, cela devrait être une formalité et vous ne devriez pratiquement jamais avoir à faire autre chose que des ajustements mineurs.
Attends, c’est plutôt rigide, non ?
Pourquoi tout ordonner dans cette séquence ?
Imaginez une chaîne de montage dans le monde de la fabrication « au plus juste ». Ou la renaissance du gameplay « push forward combat » dans Doom 4. C’est ainsi qu’on fonctionne (sans les cacodémons, cela dit).
Bien que des haltes temporaires ou des ajustements mineurs se produisent, et que des boucles de rétroaction rétroactives puissent également exister lorsque quelque chose d’imprévu survient, nous supposons que notre seule direction est vers l’avant et nous agissons en conséquence. Comme le Mur démoniaque de la tombe du roi Raithwall, nous sommes implacables dans notre quête d’avancement (c’est aussi une métaphore pour illustrer que nos concurrents seront écrasés contre la porte s’ils n’ont pas le niveau et les compétences pour nous tenir tête 😉):
« Mais Jeff », je vous entends dire, « on veut être agiles et déployer en continu, on veut juste un prototype rapide là, ou un site Web/brochure temporaire que nous pouvons utiliser immédiatement pour notre prochain salon commercial! Ne peut-on pas simplement faire un design rapide et régler le reste plus tard ? »
Bien sûr que vous pouvez… si vous avez les moyens de refaire les projets trois fois. Nous avons souvent été appelés en renforts pour des opérations de « sauvetage » de projets de clients, et le scénario qu’on nous présente est presque toujours le même : ils ont travaillé sur un site Web (ou rapport annuel), et dans le rush de « On n’a pas le temps, on le voulait hier déjà, c’est pas le moment de faire une semaine de brainstorming stratégique et des semaines de travail sur des textes ! Fais juste changer le thème et rendre ça beau, Kevin ! » ils se sont alors retrouvés à bricoler l’apparence d’un site Web (ou rapport annuel, ou autre document) qui paraît alors un peu plus moderne mais totalement générique, sans cohésion particulière, avec des photos « stock » clichées, des textes trop longs (ou trop courts!) remplis de mots à la mode (buzzwords) sans chair ni poisson, et conséquemment :
- Lorsqu’ils montrent le site Web à leurs amis et à leur famille, ils ne parviennent toujours pas à leur faire saisir « ce qu’ils font dans la vie ».
- Les visiteurs ne restent pas plus longtemps sur le site.
- L’équipe de ventes du client ne se sent pas à l’aise de montrer le site (ou brochure) à leurs meilleurs clients potentiels.
…alors, c’était quoi, la raison pour laquelle vous vouliez tant refaire votre site, déjà?
Ouais, ouais, Voltaire racontait qu’un vieux sage italien écrivit que « le mieux est l’ennemi du bien », certes. On est d’accord sur le principe. Mais chez idéemarque, on dit aussi que rien n’est plus permanent qu’une solution temporaire et que le « travail à moitié fait » est votre pire ennemi, car non seulement vous seriez coincé avec quelque chose à moitié utilisable pendant un long moment, mais vous devrez éventuellement le refaire et faire les frais à nouveau de tous les coûts de productivité et créativité que cela implique.
C’est un exercice d’équilibre. L’imperfection dans la quête de l’agilité a du sens si vos imperfections sont des détails mineurs qui ne sont pas des dépendances/intrants d’autres étapes du processus créatif, et si elles ne nuisent pas à vos arguments de vente auprès des clients potentiels. En d’autres termes, ne soyez pas obsédé par votre page d’erreur 404 ou les couleurs de police de texte de votre brochure, mais le fait d’avoir le bon positionnement et les bons textes (en plus des bons visuels) devraient tout à fait faire l’objet d’une obsession, car cela influence tout le reste.
Notre séquence d’étapes ne signifie pas que vous ne pouvez pas paralléliser une partie du travail. Vous pouvez optimiser le chemin critique… un peu. Sachez simplement que même si vous gagnez potentiellement en vitesse, vous risquez également de sacrifier une certaine efficacité. Il est tout à fait possible pour l’équipe de conception de rechercher la direction visuelle en même temps que le rédacteur travaille sur les textes, et il est tout à fait possible (et recommandé!) pour votre équipe web de rechercher et tester à l’avance les technologies nécessaires à l’intégration et déploiement pour valider la faisabilité technique et éviter les surprises ; toutefois, ne leur demandez pas de créer un prototype à part entière lorsque vous ne savez pas quel contenu y ira et à quoi il ressemblera visuellement!
L’utilisation d’un processus agile ne signifie pas que vous ne pouvez pas viser la perfection dès le premier coup (moyennant un peu de chance). Dans notre vision du monde, cela signifie plutôt que vous vérifiez et validez en continu pour vous assurer que vous vous dirigez toujours dans la bonne direction, ce qui augmente vos chances de déployer quelque chose s’approchant de la perfection « du premier coup ».
Pourquoi nous utilisons cette méthodologie
Les gestionnaires lean parmi vous reconnaîtront que nous essayons de travailler dans un système logistique « pull » et « sans gaspillage ». Le flux de processus d’idéemarque défini ci-dessus vise à atteindre deux trois six objectifs clés :
- Savoir où nous allons, à tout moment.
- Faire les choses « correctement, la première fois ». Dans l’idéal, on ne veut faire les choses qu’une seule fois. Comme Mike Holmes !
- Cela nous permet d’éviter les retouches complexes, et donc de minimiser (ou éventuellement d’éliminer) le gaspillage. Dans le style Toyota.
- Nous pouvons ainsi éviter également la dérive de la portée (ou du moins la détecter à l’avance).
- Nous évitons la surproduction et le surmenage.
- Cela nous permet de livrer plus de projets, plus rapidement, avec moins de frustration (pour vous et pour nous), moins de stress, et de manière plus prévisible… tout cela conduit à une plus grande satisfaction pour les clients.
Comme vous pouvez le voir, la raison pour laquelle nous avons élaboré ce processus au fil des ans est qu’il élimine pratiquement le risque qu’un projet déraille. Vous auriez du mal à croire combien de fois nous entendons des prospects nous dire : « La raison pour laquelle nous voulons embaucher idéemarque est que notre projet interne infernal est coincé dans l’Enfer du Développement : on pensait le faire en deux semaines… il y a huit mois. Trois de nos équipes ont jeté l’éponge, notre personnel est maintenant recroquevillé dans un coin et dessine des pentagrammes sur le sol ! »
Les grandes lignes méthodologiques que nous avons présentées ci-dessus devraient déjà vous permettre de voir vos procédés sous un nouveau jour. Cependant, si vous avez besoin d’aide spécialisée ou d’accompagnement, nous pouvons certainement vous venir en aide dans l’une ou l’ensemble de ces étapes. Découvrez qui nous sommes ou contactez-nous pour nous faire l’épique récit de votre propre enfer organisationnel Dantesque! Notre Jean-François est peut-être votre Virgilo.